Une séance d'information avec les membres de la communauté pour discuter des différentes problématiques psycho-sociales rencontrées par les habitants d'un village, le 29 mars 2021.

Accompagnement socio-médical et justice transitionnelle pour les victimes de la guerre – Nord de l’Ouganda

Grands Lacs Ouganda
du 15 janvier 2021 au 14 janvier 2023

Objectif global du projet

Les victimes du conflit avec la LRA dans le Nord de l’Ouganda ayant subi des violences durant la guerre reçoivent un soutien psychosocial, participant à l’instauration d’une paix durable en Ouganda grâce à une politique de justice transitionnelle.

Contexte

De violents conflits dans la région des Grands Lacs ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes, déplacé des millions d’autres et laissé en héritage des blessures physiques, psychologiques et sociales non traitées qui continuent d’avoir un impact sur la gouvernance et d’exiger une justice transitionnelle. Le Soudan du Sud au nord et la République Démocratique du Congo à l’ouest sont des pays limitrophes de l’Ouganda qui connaissent de grandes instabilités politique et économique. Ces instabilités engendrent d’importants mouvements migratoires vers l’Ouganda. Le Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde, a sombré dès 2013 dans une guerre civile qui a causé des milliers de morts et des millions de déplacés. Après plus de 20 ans de guerres, la République Démocratique du Congo fait face à une situation humanitaire très inquiétante et complexe, en raison des nombreux et divers conflits internes et communautaires. Les exilés sud-soudanais et congolais fuient les affrontements entre les groupes armés et leur État, les massacres de civils, les exécutions arbitraires, les violences sexuelles, les mutilations physiques et le recrutement forcé d’enfants soldats. Ces deux pays regroupent pratiquement à eux seuls la totalité des réfugiés actuellement présents en Ouganda. Ce qui fait de l’Ouganda la première terre d’asile du continent africain.

Dans certains villages du nord de l’Ouganda, on trouve encore, près de vingt ans après la guerre, des dizaines de personnes présentant des problématiques médicales telles qu’un fragment de balle, des douleurs persistantes dues à des épisodes de torture, des plaies non soignées qui sont infectées, des blessures gynécologiques, etc. Ces séquelles ont des impacts importants à plusieurs niveaux de la vie quotidienne, les victimes se trouvant dans l’impossibilité de subvenir aux besoins de la famille ou encore subissant une stigmatisation par la communauté. 

Partenaire local : Refugee Law Project (LRP) 

Refugee Law Project est une organisation liée à l’université de Makerere basée à Kampala, active depuis 1999 dans la promotion des droits des demandeurs d’asile, réfugiées, déportées, déplacés internes ainsi que ceux des communautés qui les accueillent. RLP s’est fixé comme mission de promouvoir la protection, le bien-être et la dignité de ces personnes en combattant les injustices en termes de politiques mises en place par les gouvernements, ainsi que sur le plan légal et concrètement sur le terrain. RLP est aussi très active dans le plaidoyer auprès des acteurs principaux et participe activement au débat national et international sur les sujets de migrations forcées, de justice et de promotion de la paix. L’organisation contribue de surcroît activement à la recherche académique sur ces sujets.

Projet

Dans sa mission de promouvoir la protection, le bien-être et la dignité de ces personnes en combattant les injustices, Refugee Law Project (RLP) vise à apporter un soutien médical et psychosocial aux victimes de la guerre dans la Région Acholi. L’équipe de travailleurs·ses sociaux met en place des sessions d’information (sur le travail de RLP, mais aussi sur des thématiques spécifiques) dans les villages, et fournit un suivi individualisé aux client·e·s. De plus, un partenariat important avec l’Hôpital de Lacor (un des meilleurs hôpitaux privés du nord de l’Ouganda) permet de fournir des soins chirurgicaux ou en traumatologie pour les personnes présentant des lésions importantes dues au conflit avec la LRA.

L’équipe du projet accompagne les client·e·s tout au long du cycle de traitement : première rencontre, préparation à l’hospitalisation, transport, soutien aux proches aidant et suivi post-hospitalisation.

Le fait de venir en soutien aux victimes de la guerre permet de « réparer » les blessures physiques et psychiques laissées par les événements traumatisants qui ont eu lieu entre 1986 et 2012. Par ailleurs, le contact avec les client·e·s permet aussi de fournir des données qui permettront de remplir une des autres missions de RLP : le plaidoyer auprès des instances gouvernementales, juridiques, etc. Le travail auprès de cette population doit donc allier la prise en charge psychosociale des client·e·s et la production de documentation pour la recherche. 

Pour soutenir ce projet, Refugee Law Project (RLP) a sollicité l’appui d’une volontaire suisse, Varinia Dieperink, diplômée en Travail social, orientation éducation sociale, avec une solide expérience en tant qu’éducatrice sociale au sein de foyers de requérant·e·s d’asile mineur·e·s non-accompagné·e·s. Elle appuiera l’équipe de RLP, afin de renforcer leurs compétences et développer de nouvelles pratiques de soutien psychologique et de suivi des victimes.

Ce projet assurera un transfert de compétences aux membres de l’équipe et aux membres des groupes de soutien. Le but est d’améliorer le processus de documentation des témoignages des bénéficiaires ayant été pris en charge pour des préjudices subis liés à la guerre. Ce projet vise à renforcer les compétences du personnel sur place afin de rendre plus durable leur travail auprès des réfugiés et contribuer ainsi à l’amélioration du devoir de mémoire et au processus de justice transitionnelle.


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