Contexte

Le projet s’inscrit dans un contexte post-génocide marqué par des blessures sociales profondes, une précarité psychosociale élevée et des défis persistants en matière de réconciliation et de cohésion nationale. Après la mise en place des tribunaux gacaca en 2001, les personnes reconnues coupables du génocide ont commencé à être libérées dès 2002. Aujourd’hui, ce sont les prisonniers∙ères de longue peine qui sont libérés, soit ceux qui ont organisé le génocide et qui n’ont jamais demandé pardon. Ces prisonniers∙ères réintègrent leurs communautés, souvent sans préparation suffisante ni acceptation sociale, ce qui accroît les risques de rejet, de violence et de tensions communautaires. Parallèlement, la jeunesse rwandaise, fortement touchée par les conséquences des traumatismes transgénérationnels et par des conditions de vie difficiles, est confrontée à une hausse inquiétante des addictions et de la délinquance. Les centres de réhabilitation existants peinent à répondre de manière adéquate aux besoins de ces jeunes, tant sur le plan psychosocial que professionnel. Ce double enjeu – la réintégration des ex-prisonniers∙ères du génocide et celle des jeunes sortis des centres – constitue un défi crucial pour la stabilité sociale et le développement durable du pays. Le projet entend ainsi répondre à ces problématiques en renforçant les dispositifs communautaires de guérison, de réconciliation et de réintégration inclusive.

Projet

Le projet de l’AMI vise à renforcer la paix durable au Rwanda en facilitant la réintégration des ex-prisonniers∙ères du génocide et des jeunes sortis des centres de réhabilitation. Il s’appuie sur une expertise reconnue en réconciliation, guérison psychosociale et justice réparatrice, développée depuis plus de 15 ans. Après des résultats probants dans plusieurs districts, le projet s’étend à de nouvelles régions où la réintégration reste faible. Il combine soutien psychologique, réintégration communautaire et réinsertion socio-économique, tout en luttant contre la stigmatisation et en renforçant la résilience sociale. L’objectif est de transformer les bénéficiaires et leurs communautés en acteurs de paix et de développement.

Impact

Le projet vise un impact durable en contribuant à la guérison sociale inclusive au Rwanda, à travers la réintégration holistique des ex-prisonniers∙ères du génocide et des jeunes sorti∙es des centres de réhabilitation. En facilitant leur retour dans les familles et les communautés, le projet ambitionne de restaurer la confiance, de réduire les tensions sociales et d’encourager la cohabitation pacifique entre victimes et auteurs. Il entend également renforcer la résilience communautaire face aux défis liés aux traumatismes non résolus, à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. À terme, l’objectif est de transformer les bénéficiaires direct∙e∙s en acteurs∙trices de paix, capables d’influencer positivement leur environnement, tout en générant des dynamiques communautaires favorables à la réconciliation, à la justice réparatrice, à l’insertion économique et à la prévention des violences. L’impact recherché dépasse donc la seule réintégration individuelle et vise un véritable changement de mentalités et de pratiques au sein des communautés rwandaises.