Objectif global

L’objectif principal est d’encourager le dialogue au sein de la communauté acholie afin de favoriser le processus de construction de la paix.

Contexte

Le district de Gulu a été particulièrement touché par la violente guerre civile entre les forces gouvernementales du président Museveni et l’Armée de résistance du Seigneur (ci-après LRA) dirigée par Joseph Kony de 1986 à 2004. Cette guerre a été caractérisée par un nombre élevé d’enlèvements d’enfants, les garçons étant recrutés de force comme soldats et les filles étant souvent réduites au rang d’esclaves sexuelles.
Quinze ans plus tard, alors que la LRA a fui le pays et que la paix est globalement revenue, le nord de l’Ouganda subit toujours les conséquences désastreuses de cette guerre et s’en remet lentement. Dans la région de Gulu, les infrastructures ont été détruites et l’économie s’est détériorée, ce qui a eu un impact négatif sur les connaissances et les compétences de la population. Nombre de ceux qui ont été touchés par la guerre, tant les rapatriés que la population civile locale, restent gravement désavantagés, en particulier les femmes et les filles, en raison du patriarcat et des normes de genre qui prévalent. La violence à l’égard des femmes et des filles est encore très fréquente. YOLRED a identifié trois défis interconnectés comme étant les menaces les plus graves pour la paix à long terme : les conflits fonciers entravant notamment les investissements et constituant une source de violence récurrente ; le chômage et le manque d’opportunités économiques ; et la stigmatisation et le rejet des ex-combattants, des enfants soldats et des ex-femmes de soldats par le reste de la population. En effet, depuis la fin du conflit armé, ces anciens enfants-soldats éprouvent encore des difficultés à se réintégrer dans leurs communautés. Les enfants ayant vécu l’expérience de ce conflit armé sont enclins à vivre des souffrances physiques, émotionnelles, psychologiques et sociales qui peuvent s’avérer difficilement curables. Ces troubles post-traumatiques peuvent alors entraver leur développement personnel. Les atrocités subies et commises provoquent ainsi un profond traumatisme chez ces jeunes survivant·e·s de la guerre. Dans ce sens, YOLRED, connaissant les problématiques liées aux anciens combattants, est un soutien sans faille pour aider les anciens enfants soldats à surmonter les difficultés qu’ils éprouvent quotidiennement dans leur réintégration dans la société. YOLRED, créé par Geoffrey Omony, un ancien enfant combattant, est une organisation conçue, développée et dirigée par d’anciens enfants soldats enlevés dans le nord de l’Ouganda pendant la guerre civile de 1986 à 2004.

L’ONG locale

YOLRED (Youth Leaders for Restoration and Development), créé en 2016 par Geoffrey Omony, un
ancien enfant combattant, est la principale organisation communautaire en Ouganda conçue,
développée et dirigée par d’anciens enfants soldats enlevés dans le nord de l’Ouganda pendant la
guerre civile de 1986 à 2004. Le partenaire contribue à la consolidation de la paix, de l’unité et de la
guérison dans la région en travaillant pour les enfants enlevés, les enfants-mères, les enfants nés de la
guerre et les autres victimes du conflit. L’équipe de YOLRED connaît bien les difficultés rencontrées par
ces enfants, ayant eux-mêmes été affectés par le conflit ainsi que les aspirations et les compétences que ces jeunes peuvent apporter à la construction d’un avenir meilleur en Ouganda.

Projet

Le projet vise la mise en place d’un système de documentation où toutes les activités du projet sont répertoriées, tel que le programme d’apprentissage à l’entreprenariat pour les femmes et les jeunes touché·e·s par la guerre afin de leur apprendre à s’autonomiser financièrement et le programme d’enseignement sur la paix, la réconciliation et la guérison pour une meilleure acceptation et réintégration des anciens enfants combattants, les anciennes filles et femmes combattantes au sein de leurs communautés.

Le projet renforce ainsi les compétences professionnelles des anciens enfants soldats et survivant·e·s de la guerre civile pour faciliter leur réintégration dans la société. Les formations sur la paix et la réconciliation contribuent à leur acceptation dans leurs communautés. L’adaptation de ces processus aux contextes régionaux et leur documentation permettront la diffusion à d’autres organisations.

L’impact visé

• Mise en place d’un système de documentation ;
• Documentation de chaque activité ;
• Renforcement du programme d’apprentissage à l’entreprenariat ;
• Mise en œuvre d’ateliers et de formations sur la paix et la réconciliation à travers l’appui du personnel local ;
• Amélioration de l’entrepreneuriat par les femmes et les jeunes touché·e·s par la guerre ;
• Amélioration des moyens de subsistance et le statut économique des anciens enfants soldats ;
• Renforcement des processus d’acceptation et de réintégration d’anciens enfants soldats.