
Améliorer le bien-être physique et mental ainsi que la santé sexuelle et reproductive des enfants et des jeunes vivant dans la rue à Gulu
Grands Lacs OugandaObjectif global du projet
Améliorer le droit à la santé des enfants et des jeunes vivant dans la rue (SCCY* en anglais) à Gulu.
Les travailleurs de santé auront les capacités pour fournir des services de soins aux SCCY. Les connaissances de ceux-ci en matière de soins et de santé seront en outre améliorées, notamment en termes d’accès et de bonnes pratiques.
Les capacités institutionnelles et la visibilité du partenaire local seront elles aussi renforcées.
Contexte

Le district de Gulu a été particulièrement touché par la violente guerre civile entre les forces gouvernementales du président Museveni et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dirigée par Joseph Kony de 1987 à 2005. Cette guerre a été caractérisée par un nombre élevé d’enlèvements d’enfants, les garçons étant recrutés de force comme soldats et les filles étant souvent réduites au rang d’esclaves sexuelles. Parallèlement, plus de 1,5 millions de personnes ont été déplacées de force par le gouvernement dans des camps de personnes déplacées et souvent maltraitées et abusées par les soldats. Quinze ans plus tard, alors que la LRA a fui le pays et que la paix est globalement revenue, le nord de l’Ouganda subit toujours les conséquences désastreuses de cette guerre et s’en remet lentement.
Sur le plan sanitaire, trois causes majeures de morbidité susceptibles de mettre en danger les SCCY ont été identifiées. Il s’agit du paludisme, qui est le problème le plus important à Gulu, de l’anémie et du VIH. Les jeunes vivants dans la rue sont plus susceptibles d’avoir une alimentation insuffisante et des taux d’infection plus importants, et donc d’avoir des taux d’anémie plus élevés. Nous estimons qu’entre 10 et 20 % des SCCY souffrent d’anémie. En 2017, le taux de VIH chez les adultes du nord de l’Ouganda (15-49 ans) était de 7,2 %, ce qui est supérieur à la moyenne nationale (6,2 %). En raison de leur mobilité, de la pauvreté, du manque d’accès à la planification familiale et d’un accès insuffisant au traitement, les SCCY courent un risque élevé de contracter le VIH et de développer le sida prématurément.
Dans ce contexte fragile, les SCCY représentent une population extrêmement vulnérable. Ils sont particulièrement confrontés à une forte stigmatisation et sont souvent blâmés pour les nombreux problèmes qui se produisent dans les rues de la ville de Gulu. Les forces de police et les dirigeants locaux les prennent régulièrement pour cible. Par conséquent, ils ne se sentent guère en sécurité nulle part, ce qui renforce leur sentiment de rejet et compromet encore plus leurs chances de réintégrer leur communauté et/ou leur famille. Les nombreux problèmes de santé auxquels ils sont exposés compromettent d’autant plus leurs chances de réintégration.
Partenaire local
Hashtag Gulu est composé de membres de la communauté locale soucieux de venir en aide aux enfants et jeunes adultes vivant dans la rue à Gulu qui se sont organisés suite à un message alarmant mettant en lumière les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les enfants des rues sur les réseaux sociaux d’un des membres fondateurs en 2017.
L’organisation est devenue une association communautaire officielle en 2020 avec la mise en œuvre d’un projet visant à offrir des formations professionnelles aux SCCY. Hashtag Gulu entreprend alors un important travail de sensibilisation et de plaidoyer afin de réduire la stigmatisation de ces SCCY dans la seconde plus grande ville de l’Ouganda.
Projet
Ce projet vise à améliorer le droit à la santé des enfants et des jeunes vivant dans la rue (SCCY) à Gulu.
En raison de la stigmatisation dont ils sont victimes, les SCCY ne font pour l’heure que très peu confiance au système de santé public, raison pour laquelle une petite clinique sera mise en place pour leur permettre de recevoir des soins de première nécessité, avec un fonds de référence disponible pour les cas graves. L’établissement sera situé dans un lieu sûr géré par le partenaire et connu des bénéficiaires, où certains d’entre eux ont déjà bénéficié d’une formation professionnelle. La gestion médicale de la clinique sera confiée à un partenaire local bénéficiant d’une longue expérience dans le domaine médicale auprès des populations vulnérables au nord de l’Ouganda. L’aide à la santé mentale sera elle fournie dans les mêmes locaux, par une organisation spécialisé dans le domaine et qui a déjà travaillé avec certains SCCY en partenariat avec Hashtag Gulu dans le passé.
Pour éviter le risque que les jeunes gens ne cherchent pas à obtenir un soutien sanitaire, un important travail de sensibilisation sera également entrepris dans les quartiers où la plupart des jeunes gens restent. Cela sera possible grâce aux connaissances établies du personnel d’Hashtag Gulu et aux bonnes relations nouées avec les dirigeants des quartiers.
Dans un lieu sûr, loin de toute stigmatisation, grâce à des soins de santé physique et mentale directement dispensés, des orientations médicales en cas de besoin, de la sensibilisation et un soutien continu d’un travailleur social, on s’attend à ce que la santé des SCCY s’améliore à Gulu, une première étape nécessaire pour qu’ils puissent réintégrer leur communauté.
Le projet répond à un besoin crucial non satisfait d’une population mal desservie et négligée, à savoir le droit pour les jeunes gens de la région d’Acholi d’être en bonne santé. En s’appuyant sur les partenariats existants, en misant sur un réseau de partenaires locaux qualifiés dans leurs domaines respectifs et en renforçant la capacité du partenaire local principal, on s’assurera que les avantages de ce projet iront au-delà de sa durée.
*SCCY : Street-Connected Children Youth
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